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Un récital à Houston au Texas, une vie et des concerts dans l’émirat arabe du Brunei… Est-ce bien la même Anne Franc, cette jeune fille sage aux longs cheveux châtains qui quittait à dix-sept ans la classe d’Andrée Viatour du Conservatoire de Namur, toute fière de sa médaille et de sa grande distinction, pour entrer à Liège chez Juliette Longrée-Poumay ?
Mais oui ! Diable, c’est qu’elle a fait du chemin : Premier Prix de Piano au Conservatoire royal en 1992, elle s’attaque aussitôt au Diplôme supérieur. Trois ans plus tard, la voilà admise à la Chapelle Musicale Reine Élisabeth, le saint des saints qui réserve aux jeunes musiciens les plus doués un cadre de travail idéal, aux portes de la Forêt de Soignes. Pour cela, il lui faut un meilleur instrument : le Fonds Thirionet lui offre en 1997, une bourse pour l’aider à l’acquérir, bientôt suivi par la Fondation Belge de la Vocation, qui lui octroie son prix deux ans plus tard. Entre-temps, elle est devenue graduée de la Chapelle avec distinction en 1998. Dans ces murs prestigieux, elle a aussi décroché les prix Renée Roost et Aristide Coclet, distinctions qui récompensent le travail des meilleurs étudiants.
Cela lui suffit-elle ? Non, car elle conçoit l’étude de son instrument comme une quête permanente. Écoutons-la : Bien qu’issue d’une famille non musicienne, j’ai manifesté le désir d’apprendre le piano assez tôt. Du plus loin que je me souvienne, son étude a toujours fait patrie intégrante de mon quotidien, au même titre que l’école et la tartine de quatre heures ! Au fil du temps, la musique est devenue mon moyen d’expression le plus intime. Je me suis toujours sentie portée par l’envie de communiquer toute la richesse que ce langage véhicule, et par le besoin de développer la technique qu’il nécessite. Je conçois la poursuite de ma vocation comme une quête qui, par essence, est déjà passionnante.
Elle quitte donc nos frontières. Diplômée de l’European Institute of Music de Besançon, elle fait le grand saut et s’envole pour le Texas, où elle poursuit ensuite sa formation à l’Université de Houston avec Abbey Simon et Nancy Weems. Sans exclusive quant au répertoire, elle touche aussi bien à Bach qu’à la musique du début du XXe siècle. On l’entend aux États-Unis bien sûr, au Festival International de Musique de Chambre de Round-Top ou en récital à Houston, mais elle revient et joue aussi à Namur, notamment en concert à la Maison de la Poésie.
Marc Ronvaux
