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CHISOGNE CAROLINE

Théâtre - Théâtre - Lauréat(e) 2005



ChisogneSi j’arrête de faire du théâtre, j’en crève ! Du théâtre, il faut que j’en fasse ! Cette motivation, après quatre années passées à Paris à se former, Caroline Chisogne l’a toujours gardée en elle.
Le circuit du théâtre de la vie parisienne n’est pas chose aisée : petits boulots, logement coûteux… mais Caroline a vite fait les choix qui lui correspondent. Le succès à tout rompre n’est pas pour elle une finalité en soi ; ce qui compte c’est le théâtre avant tout. À l’époque où j’ai eu la chance de bénéficier du soutien du Fonds Thirionet, je ne me sentais pas achevée. J’avais besoin de goûter à de nouveaux univers. Les deux premières années de ma formation en France, je les ai assumées seule, en travaillant sur le côté, comme beaucoup d’autres. Le Fonds Thirionet m’a été d’une grande aide par la suite : j’ai pu suivre des cours durant deux ans à l’École « Jacques Lecoq » à Paris. J’y ai appris que le corps dans le jeu du comédien est fondamental… Cette approche a quelque chose de l’artisanat, loin des paillettes et de l’esbroufe…, avoue Caroline.
À écouter cette comédienne déterminée, on peut sentir dans son regard le bonheur qu’elle a à parler de sa passion. Paris, poursuit-elle, m’a appris ce que je ne voulais pas faire. Faire la file à d’incessants castings sans aucune raison, ce n’est pas pour elle. Je ne voulais pas d’une vie mortellement vide qui ne m’appartenait pas. Je n’ai jamais aimé les « théâtreux » comme on dit, mais j’aime le théâtre, simplement, ajoute-elle un petit sourire aux lèvres. La curiosité, la soif perpétuelle d’apprendre, le plaisir de dire et de jouer un texte pour et avec les autres, la conviction d’entreprendre avec d’autres des projets de tout son cœur et en toute sincérité, l’ont vite éloignée de désirs qui n’étaient pas les siens et ramenée à ses aspirations premières. J’ai ressenti le besoin de revenir voir ce qui se faisait en Belgique, près de ma famille et de mes proches. C’est d’ailleurs lors de la première édition du « Clash Café », point de rencontre spontané et vivant de la création namuroise toutes disciplines confondues, que je retrouve Caroline. Il n’y a pas de hasard…
Aujourd’hui, à côté de son activité de comédienne, Caroline ajoute des cordes à son arc en terminant actuellement une Master en gestion culturelle, en goûtant à l’improvisation, tout en gardant dans ses cartons des projets de mise en scène. Son prochain projet ? La mise sur pied d’un festival dédié à la jeune création dans la région de Ciney. Je ne voulais pas courir après une chimère sans rien construire. On pense qu’il faut courir loin pour voir de belles choses, j’ai envie qu’on puisse en voir de belles ici, de partager ma joie avec les gens lorsque je découvre de beaux spectacles, sans pour autant plaire à tout prix. Grâce à son séjour à Paris et à l’aide du Fonds Thirionet, Caroline a pu se construire une identité de comédienne et d’artiste pour nous revenir la tête pleine d’envies et de projets nouveaux. Et c’est tout bénéfice pour le public namurois…!

Simon Fiasse